Approvisionnement

RESERVES

En 2022, les réserves prouvées de gaz naturel au niveau mondial, s’élevaient à 210’060 milliards de m3 ou « bcm » - stable, voire en augmentation ces cinq dernières années. Ce volume représente plus de 50 ans de consommation au rythme actuel. Ces réserves sont situées à 39% au Moyen Orient, 23% en Russie, 16% dans le reste du continent asiatique, 9% en Amérique du Nord (principalement aux Etats Unis), 9% en Afrique (principalement en Algérie et au Nigeria), 3% en Amérique latine et seulement 1,3% en Europe (essentiellement en Norvège, Ukraine, Pays Bas et Royaume-Uni).

De nouvelles découvertes de champs gaziers sont faites régulièrement, transformant les réserves dites « probables » en réserves « prouvées ». L’échéance de l’épuisement de cette ressource est ainsi constamment repoussée. Toutefois, le gaz naturel étant d’origine fossile, il devra être progressivement remplacé par des gaz renouvelables (biogaz, méthane de synthèse  ou par l’hydrogène pour réduire les émissions à effet de serre.

(source : OPEC Annual Statistical Bulletin 2023)

PRODUCTION

Les plus gros producteurs de gaz au niveau mondial sont les Etats Unis (979 bcm en 2022), suivi de la Russie (618 bcm), de l’Iran (259 bcm), de la Chine (221 bcm), du Qatar (178 bcm) et de l’Australie (153 bcm). En Europe, la Norvège a produit 123 bcm en 2022, le Royaume-Uni 38 bcm et les Pays Bas 15 bcm. Sur ces dix dernières années, la production a cru en l’Australie de 10%/an, en Chine de 7%/an, en Iran de 5%/an, aux Etats Unis de 4,2%/an, au Qatar de 0,9%/an, en Norvège de 0,8%/an et en Russie de 0,3%/an.

Par contre la production européenne, hors Norvège, est en baisse : aux Pays Bas la production a baissé de 14%/an sur les dix dernières années avec la mise hors service progressive du champ gazier de Gröningen. Les réserves en mer du Nord s’épuisant, la production du Royaume-Uni est également en déclin (-0,3%/an).

••• Les gaz dits non conventionnels ••• Le développement rapide de l’exploitation du gaz dit non conventionnel sur le continent nord-américain au cours des quinze dernières années a totalement modifié le marché gazier mondial. De nouvelles technologies de forage et de fracturation hydraulique des roches ont permis d’augmenter la productivité et de réduire les coûts de production. Elles se caractérisent également par une plus grande agilité permettant aux producteurs de réagir rapidement aux signaux de prix du marché. Les Etats-Unis sont ainsi devenus le premier producteur mondial de gaz naturel.

 2022 - Production mondiale de gaz

Production mondiale de gaz (bcm/an)

(source : Statistical Review of World Energy, 2023, 72nd edition – anciennement BP Statistical Review)

CONSOMMATION

Les premiers pays consommateurs de gaz dans le monde étaient en 2022, les Etats-Unis (881 bcm), la Russie (408 bcm) et la Chine (376 bcm). L’Europe a quant à elle consommé environ 499 bcm (ou 4875 TWh) de gaz en 2022. Les trois plus importants consommateurs européens étaient en 2022, l’Allemagne (77 bcm), le Royaume-Uni (72 bcm) et l’Italie (65 bcm). Avec 3,4 bcm, ou 33,4 TWh, la Suisse a consommé ainsi 0,7% du gaz européen. Sur 10 ans (2012 – 2022), la consommation globale de gaz a progressé de 1,7% par année. Alors que cette dernière a baissé en Europe et en Suisse (-1,3%/an), elle a progressé de 9,6% par an en Chine et de 2,5% aux Etats Unis. Aux Etats Unis, les prix très bas du gaz naturel résultant d’un approvisionnement abondant conduisent progressivement à une mise hors service des centrales au charbon.

(source : Statistical Review of World Energy, 2023, 72nd edition)

APPROVISIONNEMENT DE L'EUROPE

En 2022, l’Europe s’est approvisionnée pour 47% par gazoduc et 53% par navire méthanier. L’approvisionnement de l’Europe par gazoduc a fortement diminué au profit du gaz liquéfié livré par méthanier depuis la forte diminution des livraison russes par gazoduc.

Le réseau de gazoduc européen s’étend de la Sibérie à l’Espagne, l’Azerbaidjan aux champs gaziers de Mer du Nord (Royaume-Uni) et de l’Algérie à l’Océan Atlantique au large des côtes de Norvège. En 2022, l’Europe a importé par gazoduc 114 bcm de Norvège, 62 bcm de Russie et produit 73 bcm. Le solde provenait d’Algérie et d’Azerbaidjan (44 bcm).

••• Nord Stream ••• La construction du gazoduc Nord Stream I a débuté en 2005. Il a été mis en service en 2012. Long de 1'222 km, Il relie Vyborg, au Nord de la Russie, à Greifswald en Allemagne et traverse la Mer Baltique. Le projet Nord Stream II, destiné à doubler sa capacité a démarré en 2018. Fin 2019 toutefois, les travaux ont été interrompus suite à l’opposition et aux sanctions des Etats-Unis. Le 26 septembre 2022, une explosion a mis hors service le gazoduc Nordstream I, faisant chuter les livraisons russes de gaz à destination de l’Europe. 

 ••• Trans Adriatic Pipeline (TAP) ••• Connecté au gazoduc transanatolien à la frontière gréco-turque, le gazoduc TAP traverse le nord de la Grèce, l’Albanie et la mer Adriatique avant de relier l’Italie. Long de 878 km, il est entré en service en novembre 2020.

••• EastMed ••• Le projet de gazoduc Eastern Mediterranean (EastMed), devrait être l'un des plus longs du monde (1'900 km), reliant la Méditerranée orientale au sud de l'Europe. Il est prévu que ce gazoduc achemine le gaz récemment découvert aux larges des côtes chypriotes et israéliennes vers Europe, diversifiant ainsi les sources d’approvisionnement. Israël, la Grèce et Chypre se sont mis d’accord en 2020. Le gazoduc devrait être mis en service en 2027.

Les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) se sont élevées à 145 bcm en 2022, au même niveau que 2021, même si les consommations ont par ailleurs diminué de presque 8%. Cette augmentation de la part de GNL dans l’approvisionnement européen s’explique par la nécessité de remplacer le gaz russe livré par gazoduc ainsi que par le développement sans précédent des usines de liquéfaction au Qatar, aux Etats Unis et dans la péninsule de Yamal sur l’Océan Arctique en Russie. Ainsi, le GNL livré en Europe provenait à hauteur de 72 bcm des USA, 28 bcm du Qatar, 20 bcm de Russie, 13 bcm d’Algérie et 12 bcm du Nigéria. Le solde provenant de Trinidad & Tobago, Norvège, Egypte, Angola, Oman, Angola et du Pérou.

Les terminaux de regazéification européens se situent notamment en Belgique, en France, en Grèce, en Italie, au Royaume Uni, en Espagne et au Pays Bas. Depuis la forte diminution des livraisons de gaz par gazoduc de la Russie, de nombreux terminaux de regasification flottant ont été mis en service, notamment en Allemagne, en France, en Italie et aux Pays-Bas. Cette technologie présente l’avantage d’un coût moindre et d’une plus grande facilité et rapidité de mise en œuvre qu’un terminal terrestre. 

(sources : Energyscan (Engie), Statistical Review of World Energy, 2023, 72nd edition)

Approvisionnement de la Suisse

L’approvisionnement de la Suisse est assuré par une bonne connexion aux grandes artères de transport du gaz en Europe.

Le point principal d’entrée du gaz naturel en Suisse se situe à la frontière allemande à Wallbach (à l’Est de Bâle). Le gazoduc TENP (Trans European Naturgas Pipeline – ) est interconnecté avec le gazoduc Transitgas ) pour alimenter principalement le Nord de l’Italie avec du gaz en provenance de la mer du Nord. Le gazoduc passe la frontière italienne au Col de Griess. 10% des flux Nord – Sud du gazoduc Transitgas restent en Suisse pour son approvisionnement. Le gazoduc Transitgas transporte également du gaz naturel depuis la France. Le point d’entrée est situé à Oltingue (à l’Ouest de Bâles).

Les autres points d’entrée du réseau suisse sont : Bardonnex/ Louvière (à Genève), La Cure (près de St Cergue dans le Jura vaudois), Schönenbuch (à Bâles), Fallentor (Schaffhouse). La région du Tessin n’est pas raccordée au réseau suisse. Elle est approvisionnée depuis l’Italie.

En savoir davantage sur l’approvisionnement de la Suisse Romande par Gaznat.

 

Réseau d'approvisionnement de la Suisse