Le négoce

APPROVISIONNEMENT DE LA SUISSE OCCIDENTALE

Gaznat Négoce approvisionne une zone positionnée de façon unique en Europe. En effet, les clients peuvent être alimentés depuis :

l’Allemagne (hub « THE »). Le gaz est alors transporté depuis la frontière germano-suisse à Wallbach jusqu’à Ruswil où il est re-comprimé (si la situation des pressions dans le réseau suisse l’exige) puis acheminé à travers le Plateau suisse jusque dans les grands centres de consommation de la Suisse occidentale autour de l’Arc lémanique,

la France (hub « PEG »). Le gaz est importé à La Cure (dans le Jura près de St-Cergue), à Bardonnex et La Louvière (Genève). Il arrive directement en zone Gaznat,

l’Italie (hub « PSV »). Le gaz est importé au Passo Griess et entre en zone Gaznat quelques kilomètres plus loin dans le Haut-Valais.

Cette situation assure une grande diversification des sources d’approvisionnement et par là une grande sécurité d’approvisionnement. Depuis les débuts du gaz naturel en Suisse, les livraisons ont été assurées sans la moindre interruption. De plus, le Négoce de Gaznat exploite la possibilité de basculer l’approvisionnement entre ces trois pays en fonction des prix (arbitrage) et, rarement, d’éventuelles restrictions d’approvisionnement imposées par des maintenances ou des interruptions techniques sur les gazoducs.

Points d'échange de gaz - Suisse

Gaznat Négoce achète le gaz aux points d’échange de gaz (hub) des pays frontaliers de la Suisse. Une partie du gaz est toutefois achetée au TTF (Pays-Bas) et transporté jusqu’à Wallbach. L’origine du gaz vendu aux points d’échange peut être certifiée moyennant un coût supplémentaire. Pour l’essentiel des importations de Gaznat, l’origine du gaz n’est pas certifiée. Sur des bases statistiques mises à disposition par les gestionnaires de réseau, on estime que l’origine du gaz naturel consommé en Europe de l’Ouest provenait en 2023 à 28% de Norvège, à 11% d’Afrique du Nord et d’Azerbaïdjan, à 7% de Russie. Par ailleurs 16% du gaz consommé en Europe a été produit en 2023 en Europe. Cette part inclut le biométhane produit localement. Depuis l’été 2022 et la diminution des exportations russes par gazoducs, une part importante (38% en 2023) du gaz consommé en Europe est du gaz liquéfié livré par méthanier. Il provenait en 2023 à 47% des Etats-Unis, à 13% du Qatar, à 12% de Russie, à 10% d’Algérie et à 5% du Nigéria

Lire également : Approvisionnement de l’Europe.

ACHAT DE GAZ SUR LES MARCHES INTERNATIONAUX

La sécurité de l'approvisionnement, la fourniture de gaz au meilleur prix ainsi que le développement de services à forte valeur ajoutée constituent la mission de base du département Négoce. Pour assurer l'approvisionnement, deux types de contrats sont à considérer :

— les contrats à moyen et long termes (2 à 10 ans) ;

— les contrats à court terme (spot pour le lendemain et à terme jusqu’à 2 ans).

LES CONTRATS À MOYEN ET LONG TERMES

Les contrats à moyen et long terme (aujourd’hui pour une période de 2 à 10 ans, historiquement pour des durées allant de 20 à 30 ans) permettent d'assurer, dans la durée, des livraisons de quantités de gaz naturel suffisantes pour répondre aux besoins des clients. Ils concernent des achats de gaz de différentes sources géographiques. Leur diversification permet de réduire les risques liés à d'éventuelles perturbations.

Actuellement, Gaznat possède des contrats d’approvisionnement à moyen terme pour livraison à la frontière nord de la Suisse et par l’Ouest, à la frontière française. Un approvisionnement équilibré entre le Nord et l’Ouest est important pour des questions d’équilibrage des pressions dans le réseau. De plus, Gaznat réserve également des capacités de stockage en France, permettant ainsi de gérer les fluctuations de demande, notamment en période de grand froid. Le stockage est rempli pendant l’été quand la demande est faible et que les prix sont bas. Ainsi, Gaznat bénéficie de gaz à bon compte pendant la période hivernale quand la demande est forte et que les prix sont élevés et potentiellement volatiles.

LES CONTRATS À COURT TERME

Le négoce à court terme (trading) s'est développé graduellement depuis 2007. Lorsque les conditions de marché sont favorables, Gaznat complète la structure de son approvisionnement par des achats spot. Il est possible ainsi d’arbitrer entre les contrats à moyen terme et les marchés spot. Après avoir conclu plusieurs contrats-cadres EFET (European Federation of Energy Traders) avec des contreparties européennes reconnues, Gaznat conclut des transactions principalement d’achat aux points d’échanges virtuels TTF (Pays- Bas), THE (Allemagne), PEG (France) et PSV (Italie). La liquidité des marchés spot s’est considérablement améliorée au cours des dernières années sur les points d’échange frontaliers de la Suisse. Les transactions à court terme sont devenues un moyen fiable et compétitif d’optimiser les portefeuilles et de capturer les opportunités de marché. De plus, Gaznat offre un accès aux marchés à terme à ses clients, leur permettant de fixer le prix du gaz pour des livraisons en ruban jusqu’à trois ans à l’avance. Les capacités de transport par gazoduc vers Wallbach (point d’entrée du gaz en Suisse depuis le nord de l'Europe) ainsi que vers La Cure et Bardonnex/La Louvière (points d’entrée du gaz en Suisse occidentale depuis la France) doivent être sécurisées en sus.

Environ 75% des volumes de gaz achetés en 2023 ont été acquis par des transactions réalisées sur les marchés spot et à terme

FORMATION DES PRIX

Pour le client final, le prix du gaz est composé du coût de la molécule de gaz, de son acheminement (transport haute pression, puis distribution), d’une contribution éventuelle au stockage, de sa commercialisation et de taxes.

Le gaz naturel est une énergie de réseau ; à ce titre, une grande partie des coûts est liée aux moyens de transport utilisés entre les lieux de production et les centres de consommations (gazoducs ou navires méthaniers). Cet acheminement étant assuré sur de longues distances, il doit être continu afin d’en optimiser les coûts.

Pour le prix de la molécule de gaz elle-même, les contrats d’approvisionnement de Gaznat sont aujourd’hui tous indexés aux prix des marchés du gaz allemand, français et hollandais. Ces prix dépendent de l’offre et de la demande. Aujourd’hui, ce mécanisme fonctionne bien en Europe car les marchés sont suffisamment « liquides », c’est-à-dire qu’il y a assez de gaz ainsi que d’acteurs acheteurs et vendeurs pour qu’un prix d’équilibre s’établisse. Le marché mondial de référence reste le « Henry Hub », qui se trouve en Louisiane (USA). En Europe, les principaux marchés se situent aux Pays-Bas (TTF - Title Transfer Facility), au Royaume-Uni (point virtuel NBP, National Balancing Point), en Allemagne (THE - Trading Hub Europe), en France (PEG - Point d’Echange de Gaz), en Italie (PSV - Punto di Scambio Virtuale) et en Autriche (CEGH - Central European Gas Hub).

Quand les marchés du gaz naturel en Europe n’existaient pas encore ou que leur liquidité n’était pas suffisante et donc les prix pas suffisamment unanimement établis, le prix du gaz acheté par l’intermédiaire de contrats à long terme était lié à celui des produits pétroliers. Cette façon de faire historique s’expliquait également par le fait que, à l’époque des premiers contrats négociés, tant le producteur que le consommateur souhaitaient obtenir un coût en rapport avec celui de l’énergie concurrente majoritaire sur le marché, à savoir les huiles de chauffage. Aujourd’hui, une part grandissante des contrats long-terme ont été renégociés et sont indexés aux prix de marché sur les hubs.

Lire également : Rapport sur les prix de marché 2023

VENTES DE GAZNAT

85% de l'approvisionnement assuré par Gaznat Négoce sont destinés aux actionnaires de Gaznat. Le solde est vendu directement a des gros clients industriels ayant un accès direct au réseau de gazoducs haute pression de Gaznat.

 

 Les ventes de Gaznat ont atteint 9378 GWh en 2023, soit une baisse de presque 20% depuis 2021, s’expliquant non seulement par des températures hivernales élevées mais aussi par le recours à d’autres sources de chaleur, notamment renouvelables, et des changements de comportement. Il faut voir ici l’effet de la transition énergétique et des prix élevés pendant la crise gazière qui a suivi l’interruption presque complète des livraisons de gaz russe par gazoduc.